MOIS DE L’OUÏE ET DE LA COMMUNICATION : QUAND LES MOTS NE SUFFISENT PAS ! Le mois de mai est reconnu comme le Mois de l’ouïe et de la communication. C’est l’occasion parfaite pour mettre en lumière un trouble encore trop peu connu : le trouble développemental du langage (TDL). Ce trouble neurodéveloppemental invisible affecte la capacité d’une personne à comprendre ou à exprimer des idées avec des mots. Et pourtant, ce que beaucoup ignorent, c’est que ses répercussions vont bien au-delà du langage lui-même. Elles influencent toute forme de communication verbale, non verbale, écrite, sociale et cela, dès les premières années de vie, et ce, jusqu’à l’âge adulte. L’enfance : quand communiquer devient un défi quotidien Chez le jeune enfant, la communication est au cœur du développement. C’est par l’interaction avec les autres que l’on apprend à nommer, à demander, à refuser, à comprendre. Mais pour un enfant vivant avec un TDL, ces apprentissages deviennent un parcours semé d’embûches. L’accès au vocabulaire est limité, la compréhension des consignes, des questions et même des émotions exprimées par les autres peuvent être floues. Ce qui est spontané pour la plupart devient laborieux pour eux. Les difficultés ne se limitent pas à la parole. Elles englobent aussi la structure des phrases, l’organisation de la pensée et la mémoire de travail. Résultat : un enfant avec un TDL peut avoir de la difficulté à raconter un événement, à participer à un jeu symbolique ou à comprendre les règles implicites d’un échange. Cela peut engendrer frustration, retrait social, voire des comportements d’opposition qui sont, en réalité, des appels à l’aide. L’adolescence : quand le langage se heurte aux exigences scolaires et sociales À l’adolescence, les enjeux liés à la communication prennent une nouvelle forme. Les exigences académiques augmentent : il faut maintenant comprendre des textes abstraits, rédiger des travaux complexes, suivre des discussions en groupe. Or, pour un élève vivant avec un TDL, ces tâches mobilisent des fonctions cognitives souvent altérées, telles que la capacité d’organisation, la flexibilité mentale et la capacité à formuler des idées clairement. Sur le plan social, les échanges deviennent plus subtils. Les conversations entre pairs se complexifient, les sarcasmes et les doubles sens se multiplient. Pour plusieurs adolescents vivant avec un TDL, cela peut mener à une exclusion non intentionnelle ou à des malentendus répétés. Cela mine l’estime de soi, fragilise le sentiment d’appartenance et, souvent, pousse le jeune à se refermer. L’âge adulte : quand la communication devient un enjeu d’autonomie Les adultes vivant avec un TDL n’en sont pas « guéris ». Le trouble persiste, même si certaines habiletés compensatoires peuvent être développées. Dans le monde du travail, les défis changent mais restent bien présents : difficultés à comprendre les consignes orales complexes, à gérer plusieurs informations en même temps, à s’exprimer clairement lors d’une réunion, à rédiger des courriels professionnels. Dans la vie personnelle, les situations du quotidien parler au médecin, comprendre une lettre officielle, discuter d’un contrat ou même interagir sur les réseaux sociaux peuvent devenir des sources d’anxiété. L’adulte avec un TDL est souvent jugé sur sa capacité à bien s’exprimer, à argumenter, à « bien se vendre ». Et quand les mots ne suivent pas, les occasions de démontrer ses compétences s’amenuisent. Repenser la communication, au-delà du langage Ce mois-ci, il est crucial de rappeler que communiquer, ce n’est pas juste parler ou écrire. C’est aussi écouter, observer, s’ajuster à l’autre. Et pour bien comprendre ce que vit une personne avec un TDL, il faut revoir notre façon d’interagir : ralentir, clarifier, reformuler, utiliser du soutien visuel, valider la compréhension. La communication est un droit fondamental. Elle est la clé pour apprendre, travailler, aimer, se défendre, s’intégrer. Lorsqu’une personne vit avec un TDL, l’environnement a un rôle essentiel à jouer. Ce n’est pas à elle de s’adapter en permanence. C’est à nous de faire une place à sa façon d’entrer en relation avec le monde. |
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« PETITS CURIEUX, GRANDS ÉCRANS » : UNE SÉRIE CHOC POUR RÉFLÉCHIR À L’IMPACT DES ÉCRANS SUR LE LANGAGE Dans le cadre du Mois de l’ouïe et de la communication 2025, l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ) frappe fort avec le lancement de la série vidéo Petits curieux, grands écrans. Cette production en six épisodes, réalisée en collaboration avec Savoir média, s’impose comme un outil incontournable pour tous ceux et celles qui souhaitent mieux comprendre l’impact des écrans sur le développement du langage et de la communication chez les enfants. Animée par l’orthophoniste Julie Parent, la série s’adresse autant aux parents qu’aux professionnels de la petite enfance. Elle propose un regard nuancé, rigoureux et bienveillant sur des enjeux concrets : la technoférence parentale, l’utilisation éducative des écrans, les appels vidéo avec les tout-petits, l’influence du bruit, et plus encore. Chaque capsule met en scène des interactions réelles entre enfants et adultes, avec ou sans écran, pour illustrer les effets parfois subtils, mais bien présents, de nos habitudes numériques. Une question essentielle : les écrans nuisent-ils au développement du langage ? Dès le premier épisode, intitulé « Est-ce que les écrans peuvent nuire au développement du langage et de la communication? », l’OOAQ soulève une préoccupation grandissante. Les enfants en bas âge apprennent à parler et à interagir grâce aux échanges humains riches, spontanés et adaptés à leur niveau de développement. Mais lorsque le temps d’écran remplace ces interactions ou les interrompt trop souvent, les occasions d’apprentissage se raréfient. L’Ordre rappelle que la communication humaine n’est pas un luxe, mais une nécessité. Les gestes du quotidien parler, lire une histoire, jouer ensemble, nommer ce que l’on voit constituent les bases du développement du langage. Or, ces instants essentiels sont parfois grignotés par le temps passé devant les écrans, souvent à notre insu. Un appel à la responsabilité partagée « Les adultes jouent un rôle crucial dans le soutien du développement du langage chez les enfants. L’usage judicieux des écrans est une responsabilité partagée », rappelle Paul-André Gallant, président de l’OOAQ. Ce message est au cœur de la campagne 2025. Parents, éducatrices, enseignants, professionnels de la santé et décideurs sont tous interpellés : pour favoriser le développement des enfants, il faut repenser notre rapport aux écrans et protéger les moments de communication authentique. Au Regroupement TDL Québec, cette démarche rejoint pleinement nos valeurs. Pour les enfants vivant avec un trouble développemental du langage (TDL), chaque occasion de communication est encore plus précieuse. Réduire l’exposition passive aux écrans, favoriser les échanges réels, c’est aussi permettre à ces enfants de s’épanouir, de mieux comprendre leur environnement et de développer leur plein potentiel. Une série à voir… et à faire circuler ! Petits curieux, grands écrans est bien plus qu’une série d’information : c’est un point de départ pour une réflexion collective. Chaque capsule outille les adultes avec des explications claires et des astuces simples, sans culpabiliser. L’approche est accessible, basée sur la science et orientée vers l’action concrète. Les capsules sont disponibles gratuitement sur le site Web de l’OOAQ, sur les plateformes de Savoir média et diffusées chaque semaine à la télé. Nous vous invitons à commencer par le premier épisode, disponible dès maintenant qui s’intitule : Est-ce que les écrans peuvent nuire au développement du langage et de la communication ? Merci de faire connaître cet outil autour de vous : chaque visionnement est une occasion de mieux comprendre… et de mieux communiquer ! |
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DERRIÈRE CHAQUE MOT EXPRIMÉ, IL Y A TOUTE UNE ÉQUIPE ! Dans l’ombre des classes, des centres spécialisés, des hôpitaux et des maisons, ils sont là. Orthophonistes, ergothérapeutes, psychoéducateurs, éducatrices spécialisées, orthopédagogues, psychologues, travailleurs sociaux ces professionnels et intervenants accompagnent au quotidien les enfants, adolescents et adultes vivant avec un trouble développemental du langage (TDL). Leur travail, souvent discret, est pourtant une pièce maîtresse du puzzle vers une vie plus autonome, plus confiante et plus inclusive. Orthophonistes : le langage, bien plus que des mots Lorsqu’on pense au TDL, le premier réflexe est souvent de penser à l’orthophoniste, et avec raison ! Ce professionnel évalue les habiletés de langage compréhension, expression, prononciation, narration, communication non verbale et élabore un plan d’intervention ciblé. Mais son rôle va bien au-delà du simple développement linguistique. L’orthophoniste soutient aussi la compréhension des consignes, le raisonnement verbal, l’organisation du discours et même l’interaction sociale. Elle ou il joue un rôle clé pour aider la personne à se faire comprendre, mais aussi à comprendre le monde autour d’elle. Ergothérapeutes : pour favoriser l’autonomie et l’adaptation Le TDL est souvent accompagné de défis en motricité fine, en planification ou en gestion sensorielle. L’ergothérapeute intervient alors pour favoriser l’autonomie dans les activités quotidiennes que ce soit l’écriture, l’organisation du sac d’école, la gestion du temps ou l’adaptation de l’environnement. Avec des outils concrets, il contribue à alléger la charge cognitive et à compenser certains écarts dans les fonctions exécutives. Psychoéducateurs & éducatrices spécialisées : soutenir l’adaptation au quotidien Les enfants vivant avec un TDL peuvent présenter des comportements d’opposition, de retrait ou d’anxiété, souvent liés à une incompréhension ou à des frustrations dans les interactions. Le rôle du psychoéducateur ou de l’éducatrice spécialisée est d’intervenir directement dans le milieu de vie pour soutenir l’enfant dans son adaptation, outiller les adultes autour et établir un climat propice à l’épanouissement. Par leur présence concrète, ces professionnels traduisent souvent en gestes ce que les mots ne peuvent exprimer. Orthopédagogues : des stratégies pour apprendre autrement L’orthopédagogue adapte l’enseignement aux besoins de l’élève. Pour un jeune vivant avec un TDL, cela peut passer par des consignes visuelles, l’enseignement explicite de stratégies de compréhension, des soutiens pour l’écriture ou la lecture, ou encore des outils technologiques. Son objectif : offrir à l’élève des moyens concrets pour contourner ses défis langagiers et développer tout son potentiel académique. Psychologues : comprendre, évaluer et intervenir Le psychologue est souvent sollicité pour mieux comprendre le fonctionnement global de l’enfant ou de l’adulte. Il peut réaliser des évaluations cognitives, affectives ou développementales pour différencier le TDL d’autres conditions (comme le TSA, le TDAH ou un autre trouble d’apprentissage). Il joue aussi un rôle clé dans la reconnaissance des impacts émotionnels du TDL : faible estime de soi, anxiété de performance, isolement social. Par la psychothérapie ou les recommandations adaptées, il contribue à restaurer l’équilibre intérieur. Travailleurs sociaux : créer des ponts entre les milieux Enfin, le travailleur social agit souvent comme lien entre la famille, les services sociaux, l’école et la communauté. Il aide à naviguer dans les ressources disponibles, à comprendre les droits, à faire valoir les besoins de l’enfant ou de l’adulte dans différents contextes. Il apporte aussi un soutien précieux dans les moments de transition ou de crise. Une équipe, un fil conducteur : la communication Tous ces professionnels partagent une même mission : faciliter la communication, sous toutes ses formes. Chacun, à sa façon, aide à créer un monde plus accessible, où l’expression de soi est possible, même quand les mots ne viennent pas facilement. Leur approche concertée, bienveillante et informée permet de bâtir autour de la personne vivant avec un TDL un réseau de soutien cohérent, respectueux et porteur. En cette période du Mois de l’ouïe et de la communication, soulignons leur travail avec reconnaissance. Ils ne changent pas seulement des trajectoires. Ils changent des vies ! Nous vous invitons à consulter notre guide « Portrait du TDL » pour en apprendre plus sur les rôles des différents spécialistes, intervenants et professionnels. |
ALLOPROF AU SECONDAIRE : DES OUTILS CONCRETS POUR AIDER VOTRE ADO À RÉVISER La fin de l’année scolaire approche, et avec elle, le stress des examens. Pour bien des parents, cette période peut soulever des questions : comment soutenir son adolescent sans l’envahir? Comment l’aider à revoir la matière sans ajouter à sa charge mentale? Quels outils sont vraiment utiles? Bonne nouvelle : Alloprof propose des ressources simples, accessibles et bien structurées pour aider les jeunes à se préparer efficacement, à leur rythme du premier au cinquième secondaire. Bien que ces outils ne soient pas nécessairement conçus pour répondre à toutes les réalités individuelles, ils constituent une excellente base pour réviser les notions clés en français, en mathématiques, en sciences, et plus encore. Dans cette édition, nous mettons particulièrement en lumière deux capsules destinées aux élèves de 2e et de 5e secondaire. Mais sachez qu’Alloprof offre aussi du contenu utile pour chaque niveau du primaire et du secondaire. Il suffit de choisir les ressources qui correspondent au niveau scolaire de votre jeune pour l’accompagner efficacement dans ses révisions. Une série de capsules claires et rassurantes Alloprof met à disposition plusieurs articles, capsules vidéo et fiches pratiques, notamment pour les élèves de 2e et 5e secondaire en préparation à leurs examens de français. Ces ressources décomposent les étapes à suivre, présentent des stratégies concrètes et offrent des exemples faciles à comprendre. Voici deux liens à explorer :
Ces capsules peuvent être consultées en ligne, à la maison ou à l’école, et peuvent servir de point de départ pour établir un plan de révision personnalisé. Elles offrent des repères qui aident à réduire le stress, clarifier les attentes et mieux s’organiser. Réviser sans pression, quelques minutes à la fois Alloprof insiste sur un principe simple mais efficace : pas besoin de passer des heures à étudier. Quelques minutes par jour, de façon régulière, peuvent faire toute la différence. Cette approche progressive permet à l’élève de se sentir plus en contrôle, de consolider ses acquis et de bâtir sa confiance… un petit pas à la fois. Cette méthode est particulièrement utile à l’adolescence, un moment où la motivation varie et où les exigences scolaires peuvent parfois sembler écrasantes. En offrant un cadre rassurant, les capsules d’Alloprof peuvent aider les jeunes à se fixer des objectifs atteignables, tout en restant motivés. Un rôle de soutien accessible pour les parents Ces ressources ne sont pas réservées aux élèves. En tant que parent, vous pouvez tout à fait les consulter avec votre adolescent pour mieux comprendre les attentes et planifier les moments d’étude. Pas besoin d’être un expert : les contenus sont vulgarisés et conçus pour être utilisés facilement, même si on n’a pas mis les pieds dans une classe depuis longtemps. Le fait de montrer de l’intérêt pour ce que vit votre ado, de l’encourager sans le surprotéger, et de lui offrir des outils concrets peut faire une réelle différence. Alloprof devient alors un appui à la fois pour l’élève… et pour vous ! Un bon point de départ, à ajuster selon les besoins Il est important de rappeler que chaque jeune est différent. Certains auront besoin d’adaptations supplémentaires, d’un soutien individuel ou de stratégies plus spécifiques à leur façon d’apprendre. Cela dit, les capsules d’Alloprof représentent un excellent point de départ pour structurer la révision, cibler les priorités et mieux comprendre la démarche attendue. Même si votre adolescent ne suit pas exactement le modèle proposé, l’accès à ces outils peut alléger la charge mentale et offrir un cadre clair pour avancer. L’important, c’est de l’outiller pour qu’il puisse se sentir compétent et prêt, à sa façon ! En résumé… Alloprof offre des outils simples, gratuits et efficaces pour aider les jeunes du secondaire à réviser leurs examens. Ce n’est peut-être pas la solution parfaite pour tous, mais c’est certainement une ressource précieuse à intégrer dans la boîte à outils familiale. Prenez quelques minutes pour découvrir ces capsules avec votre ado. Vous y trouverez des repères, de la clarté… et peut-être un peu de réconfort ! |
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Prenez note que nous avons officiellement déménagé à partir du 9 mai et que notre adresse officielle est désormais le 55, rue Saint-Pierre, bureau 203, à Saint-Constant (Québec), J5A 1B9 Visitez le site www.regroupementtdl.ca pour découvrir des informations et outils pratiques, ainsi que les ressources disponibles dans chaque région. Au plaisir de vous partager des nouveautés le mois prochain ! Lyne Pelchat 1 800 495-4118 #100 | direction@regroupementtdl.ca |